S’informer sur la maladie - L'ENTOURAGE

 

 

Une souffrance à entendre

Pendant des années, j’ai prié seule, parce que dans ma famille, il ne fallait pas parler de ce problème, alors aller en parler dehors me semblait impensable. A la Fraternité Saint Jean-Baptiste, pour la première fois je me suis sentie suffisamment en confiance pour parler de l’alcoolisme de mes proches. Françoise

 

Si le malade alcoolique souffre, son entourage (parent, conjoint, enfant, ami…) n’est pas épargné par les retentissements de cette maladie. Certains disent vivre un enfer. « Il n’est pas nécessaire de boire pour être malade de l’alcool », ce slogan d’une association d’entourage met en pleine lumière  cette réalité. Dans les structures de soin, les mouvements d’entraide, il existe aujourd’hui des lieux d’écoute et de partage pour l’entourage (conjoint, amis, enfants). Ils y trouveront aide, soutien, conseil.

 

On en parle

Lors de notre assemblée générale 2011, le docteur I. Sokolow, médecin alcoologue en hôpital et présidente d’honneur des AA, nous a parlé de sa connaissance de cette maladie. La question de l’entourage était très présente dans l’échange. 

Extraits de nos échanges

C. : En tant que parent d’un malade alcoolique, on se dit : « forcément, j’ai manqué quelque chose…».

Dr I. Sokolow : Je crois important de sortir de la culpabilité. On ne peut pas empêcher nos enfants de vivre leur vie. Cela demande courage et humilité. 

C. : La prière m’a aidée à voir mon enfant tel qu’il est. Et quand à mon tour, j’ai eu des problèmes de santé, c’est lui qui m’a soutenu.

Dr I. Sokolow : Il ne faut pas ignorer le problème de l’entourage. Il a autant besoin d’être aidé. Les proches sont dans une relation de co-dépendance avec des sentiments ambivalents (haine, culpabilité, manque de confiance, etc.) qui n’aident pas le malade alcoolique. Il faut aussi écouter les enfants d’alcooliques. En réunion Alateen (groupes d’enfants proches des Alcooliques anonymes et d’Al-Anon), ils parlent de leurs difficultés « Je ne peux pas dire à mes profs que ma mère est alcoolique. » Eux-mêmes ne savent plus trop ce qui est bien ou mal. Mais ils comprennent très bien si on leur dit que c’est une maladie.

JP : Si c’est souvent un manque d’amour qui conduit à l’alcoolisme, c’est aussi souvent l’amour qui ramène à la vie et à la guérison.

Dr I. Sokolow : Je remarque bien souvent d’ailleurs que si le conjoint fait un bout de chemin également de son côté pour se rétablir lui aussi, cela crée alors de très beaux couples.

L.M. : Un jour, j’ai perçu moi aussi beaucoup d’amour de la part de mon entourage. Lors d’une sortie entre prêtres, je me suis soudain retrouvé seul en compagnie de mon vicaire général. Tout en cheminant, nous avons beaucoup parlé. A la fin de cette marche, il m’a juste dit que ce serait bien que j’aille voir un certain médecin. Il n’avait pas nommé l’alcool. Tout s’était fait avec délicatesse, mais j’avais compris. Ce soir-là, j’ai eu du mal à dormir. Un mois plus tard, j’ai pu lui dire : Je suis décidé, je vais me faire soigner ! 

 

LIEN Fichier Maladie Lettre d’un malade

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